top of page

Possessions au couvent des Brigittines de Lille

 

Si vous vous demandez pourquoi j’ai choisi le couvent des Brigittines pour les évènements principaux de Tentation Obscure, l’histoire de ce lieu vous en donnera les raisons !

____________________________________

 

Hurlements, apparitions inquiétantes, puis comportements « sataniques » : les nonnes du couvent des Brigittines en virent de toutes les couleurs.

Le couvent des Brigittines fut fondé au début du XVIIe siècle en 1604 par mère Anne Dubois (1574-1618), abbesse du couvent, dans le quartier Saint-Sauveur. Un couvent destiné à accueillir une vingtaine de jeunes nonnes dévolues à Sainte Brigitte.

En l’an de grâce 1608, toute la communauté est bientôt en proie à d’atroces visions : « Ce fut d’abord des bruits sourds, des voix plaintives, des clameurs étranges qui se faisaient entendre la nuit. Elles semblaient retentir à l’extrémité des jardins, s’approcher par degrés jusque dans les dortoirs, et devenaient des hurlements épouvantables. Les religieuses, transies de peur, n’osaient plus rester seules dans leurs cellules ».

Voix, clameurs, hurlements : les choses n’en restent pas là. Le mal progresse, et rien ne semble pouvoir lui faire obstacle.

Les visions se multiplient :

« Tantôt les apparitions ressemblaient à une religieuse sans tête, ou portant un masque hideux, tantôt à des jeunes gens emplumés, à des monstres affreux, à des fantômes obscènes. Il leur semblait voir des hommes gigantesques se promenant dans les corridors, armés de toutes pièces, frappant et gesticulant ».

Cependant, mère Anne Dubois, abbesse du couvent, tient bon. Sa ferveur reste intacte et elle ordonne à toutes les Brigittines jeûnes et prières renouvelées.

Mais c’est peine perdue car loin de s’apaiser, la situation au contraire s’aggrave.

Lors des offices saints, les religieuses sont prises de convulsions, le visage ravagé et de leur bouche tordue par des grimaces grotesques s’échappe des cris inarticulés. Et puis il y a ce jour où elles se jettent sur leur supérieure. Certaines meurent de maladies étranges. Le doute n’est plus permis : c’est là la marque du diable.

Impossible, évidemment, de confiner l’affaire entre les murs du couvent. Bien vite, la rumeur court dans Lille qu’il se passe des choses étranges au couvent des Brigittines. La hiérarchie ecclésiastique elle aussi s’intéresse de très près à l’affaire.

Et puis les troubles continuent de plus belle. À la Pentecôte de 1612, Anne Dubois est renversée durant sa prière par des forcenées qui la piétinent. Elles poussent des cris inarticulés, le corps agité par d’impossibles contorsions. Et ces religieuses échevelées se mettent à danser sur les marches de l’autel pendant l’office.

Puis voilà que le plus impensable se produit. Marie de Sains, sans doute la religieuse la plus au-dessus de tout soupçon, s’accuse et dénonce sa complice, la novice Simone Dourlet.

Accusées de sorcelleries, elles sont jetées en prison à Tournai. Simone sera assez vite relâchée, après intervention de sa famille.

Mais Marie, elle, fera les plus effroyables révélations : elle prétend avoir égorgé des enfants, puis leur avoir ouvert le corps pour leur dévorer le cœur. Mais avant de les tuer, elle les torture : elle arrache les cheveux, perce les tempes avec de longues aiguilles. Elle brûle, elle pend...

« J’en ai déchiqueté menu, à d’autres je leur ai écrasé le cerveau contre un mur, d’autres, je les ai écorchés ».

L’exorcisme a lieu le 12 mai 1613. L’exorciste, c’est le père Sébastien Michaelis, Grand Inquisiteur au Comtat venaissin. Il est assisté par le père Dooms. La possédée avoue « tout ce que l’imagination la plus dévergondée peut enfanter de crimes et de turpitudes ». Elle a été initiée par sa gouvernante, qui était magicienne. Le Démon l’a faite Princesse des magiciennes. Pour ses maléfices, elle se sert de poudres grises ou noires fabriquées par le Démon. C’est elle qui a incité les religieuses à la luxure avec des filtres confectionnés avec des cendres de bouc. C’est elle encore qui a rendu les religieuses muettes pendant la confession, et qui est l’auteure des étranges maladies mortelles qui ont frappé les Brigittines.

Elle explique que : « Tous les maléfices n’étaient pas d’une même étoffe, certains se faisaient de poudres, autres des ossements des morts, autres de chair de petits enfants, autres de poison qu’on prend sur des animaux venimeux, autres des infections d’un corps mort ».

Tout cela sur l’ordre de Lucifer en personne, qui lui demandait également de se rendre régulièrement au Sabbat, avec son cortège d’orgies et de danses blasphématoires. Là, elle avait des rapports charnels avec Belzebuth, Astaroth, Lucifer.

Marie passera entre les mains des Inquisiteurs qui rechercheront la marque que le démon appose sur le corps de ses suppôts, une marque qui ne doit pas saigner. La jeune fille en a bien une, mais elle saigne... Ces quelques gouttes lui permettront d’échapper au bûcher. Mais c’est quand même en prison, à Vilvoorde, qu’elle finira ses jours.

Le calme était revenu au couvent des Brigittines, qui fut en grande partie détruit pendant la Révolution. Apparemment, le Malin, même les soirs d’Halloween, ne s’y est plus jamais manifesté...

 

Pacte de Marie de Sains avec Satan :

« Moi, Marie de Sains, promets à toi, Belzébuth, que je vous servirai toute ma vie ; je vous donne mon âme, toutes les facultés de son âme, tous les sens de mon corps, toutes mes œuvres, tous mes désirs et soupirs, toutes les affections de mon cœur, toutes mes oraisons et toutes mes pensées. Je vous donne toutes les parties de mon corps, toutes les gouttes de mon sang, tous mes nerfs, tous mes os et toutes mes veines et tout ce qui est dans mon corps, et ce que Créature peut vous offrir. Je vous donne ma vie pour votre service, voire même si j’avais mille vies, je vous dévouerais toutes de tout mon cœur, parce que vous le méritez et que vous voulez que je vous aime. Aussi, je renouvelle et ratifie toutes les promesses que je vous ai faites et promets que toujours je persévérerai en votre service, pour recevoir vos commandements et les accomplirai de toute ma volonté ; en conséquence de quoi j’ai écrit et signé le présent de mon propre sang. »

 

Source : http://morel.and.co.free.fr/sorcieres50.html

bottom of page